Voici une question qui revient souvent dans la tête des recruteurs et talents acquisition manager en quête d’accroître leurs équipes avec des jeunes diplômés. Mais qu’est-ce qui aujourd’hui permet d’attirer les jeunes talents qui sortent des grandes écoles ? Pour comprendre ce qui attire les jeunes diplômés dans nos entreprises, il faut tout d’abord se poser la question, quelles sont leurs aspirations ? Que recherchent-ils ? Petite introspection dans la tête d’un jeune diplômé.
Comme le rappelle le baromètre “Génération Covid : comment les jeunes talents appréhendent leur avenir” réalisé par la BCG (Boston Consulting Group) auprès de 2 000 étudiants et diplômés des grandes écoles, les jeunes diplômés éprouvent de l’inquiétudes et des difficultés à se projeter dans le futur.
Les raisons ? Une crise sanitaire qui plonge aujourd’hui les jeunes talents dans l’incertitude.
Comme le rapporte l’étude, ¾ des étudiants ont le sentiment d’avoir été sacrifiés contrairement aux jeunes actifs. Un sentiment qui peut se justifier par le fait que les étudiants ont, pendant un an, dû s’adapter entre le distanciel et le présentiel. Un rythme compliqué qui a pu pénaliser la plupart des étudiants dans le cadre de leurs révisions et examens.
63% d’entre eux estiment qu’ils devront faire des concessions à la sortie de leurs études dans la recherche de leur premier emploi tandis que 54% d’entre eux sont peu confiants envers l’avenir.
“A court terme, la crise a profondément marqué les étudiants des grandes écoles qui ont souffert à bien des égards de cette situation inédite. À long terme, nul ne peut prédire comment le sentiment largement éprouvé d’injustice va se traduire. Les entreprises et les managers devront sans aucun doute redoubler d’attention pour intégrer au mieux cette prochaine génération d’actifs », constate Jean-Michel Caye, Directeur Associé senior au BCG.
Vous l’aurez compris, cette génération “sacrifiée” a besoin d’être rassurée et se sentir valorisée pour retrouver confiance sur le marché de l’emploi. Et c’est aux entreprises et plus particulièrement, aux acteurs des Ressources Humaines de créer un nouveau lien entre avenir et jeunes diplômés afin de les attirer et de les fidéliser dans leurs entreprises.
L’importance de la marque employeur n’est plus à présenter, elle a pour objectif de mettre en avant les valeurs et l’ADN de votre entreprise. Évitez le piège des marques employeurs surfaites qui pourraient vous discréditer auprès de vos concurrents.
Une marque employeur se doit d’être authentique et de refléter la réalité terrain, elle doit être pensée et définie par les collaborateurs et pour les collaborateurs et talents qui prendront part à l’aventure. En s’appuyant sur la vision de vos collaborateurs, elle doit être en mesure de refléter l’image interne de l’entreprise à savoir :
Elle doit, par ses messages, faire de votre entreprise une source de convoitise pour les talents qui cherchent à être accompagnés et qui souhaitent évoluer dans une entreprise où leurs ambitions et leurs convictions matchent comme en témoigne les chiffres du baromètre réalisé par IPSOS et BCG.
Les jeunes diplômés sont également plus sensibles à la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) des entreprises auxquelles ils postulent. Pour l’étude “Newgen for Impact” réalisée par l’EDHEC, 42% des sondés ont déclaré choisir leur employeur en fonction de la politique RSE.
Exit les intitulés de poste qui veulent tout et ne rien dire, les jeunes diplômés cherchent aujourd’hui à donner du sens à leur carrière. 91% portent un intérêt premier au poste et les missions et parmi eux, 60% n’hésitent pas à prendre des postes moins rémunérés dont les missions et les valeurs sont en phase avec leurs ambitions.
Les jeunes diplômés cherchent aujourd’hui à laisser une trace considérable dans les sociétés dans lesquelles ils seront amenés à évoluer. Ils souhaitent les acteurs des changements et des évolutions de demain, laisser la trace d’une réussite et d’une contribution aux transformations de leurs entreprises. À cela peut s’ajouter le besoin d’apprentissage et d’évolution constante, les jeunes diplômés cherchent à apprendre et à développer de nouvelles compétences pour ne pas rester sur leurs acquis.
Pour contribuer à ce besoin de reconnaissance et d’évolution, les services RH doivent inscrire la fidélisation des collaborateurs dans leur stratégie. Pour cela, les RH doivent être en mesure de pouvoir accompagner leurs talents à évoluer en interne en leur donnant accès aux formations pour développer leurs compétences.
Bien que de plus en plus de start-ups et scale-ups continuent leur ascension, les jeunes diplômés préfèrent dans un premier temps commencer dans une grande entreprise en premier (40%).
Un choix que l’on pourrait traduire par une envie de sécurité en se formant au sein d’un cocon dans lequel les jeunes diplômés pourront apprendre des bases solides. En effet, les start-ups demandent une forte polyvalence qui peut vite faire perdre pieds aux talents qui se demandent “mais quel est le sens de mon poste ? Quel est mon rôle ?”.
Bien que formatrices, leur croissance et leur évolution peut vite perdre l’engagement des jeunes talents qui peuvent se sentir délaissés ou en décalage.
Aussi bien en start-up que dans une grande entreprise, ces jeunes talents ont envie de liberté sur leur lieu de travail. Ainsi, 75% des sondés de l’étude “NewGen for Impact” ont manifesté leur besoin d’autonomie pour réaliser leurs missions.
Il est à noter que jeunes étudiants et alumni sont de plus en plus intéressés par la création de leur propre entreprise. Une envie que l’on peut traduire par un gain d’autonomie et de responsabilité en créant son propre “emploi”.
L’année 2020 a été marquée par la démocratisation du télétravail. Le contexte sanitaire dans lequel nous sommes a permis une accélération des processus de transformation numérique. Malgré la réticence de certains, les règles liées au télétravail se sont assouplies et beaucoup d’entreprises commencent à instaurer la possibilité d’opter pour le télétravail partiel, voire, du remote.
Du côté des jeunes diplômés, le passage au remote peut être un peu prématuré, leur besoin d’être accompagnés et guidés les fait opter pour un à deux jours minimum de télétravail
Vous l’aurez compris, les jeunes diplômés et futurs talents de demain aspirent à plus de choses que nos aînés il y a vingt ans. Ils recherchent avant tout :
Notre conseil : traduisez toutes leurs ambitions à travers des fiches de postes et missions en phase avec leurs attentes dans la rédaction de vos annonces d’emploi.