La révolution est en marche : l’ère du Teamisme a sonné !

Après une pandémie qui a forcé de nombreuses entreprises à revoir le modèle organisationnel, devenir plus flexible sur des sujets qui étaient autrefois tabou comme le télétravail, le remote, la possibilité de travailler d’où on veut… Nous l’avons clairement vu et vécu, le monde du travail vit une réelle mutation qui peut rappeler celle de la révolution industrielle qui a frappé la France au XIXe siècle et le reste du monde. 

Deux siècles plus tard, qu’en est-il du modèle fondé par nos ancêtres ? Dans une ère où la transformation numérique continue son avancée depuis le début des années 2000, nous pouvons aujourd’hui nous connecter et travailler à distance.

C’est ici que le “Teamisme” prend sa place, un modèle basé sur la force du collectif dans lequel tous les membres de l’équipe constituent les maillons d’une chaîne. L’usine d’autrefois où chacun avait son rôle dans la chaîne de production s’est aujourd’hui dématérialisée afin de devenir une “usine digitale”, l’équipe partage un objectif commun qui ne peut être atteint qu’avec le collectif.

Quels sont les points communs entre la révolution industrielle et le monde d’aujourd’hui ?

Petit rappel historique

La révolution industrielle est venue “bousculer” le monde avec la transformation d’une économie fondée sur l’agriculture vers la production mécanisée, et à grande échelle. Cette transformation est due aux différents progrès techniques survenus durant cette période et les nouvelles énergies. Elle a d’abord démarré en Grande-Bretagne à la fin du XVIIIe siècle avant de traverser la Manche pour arriver chez nous et s’étendre à échelle mondiale. 

Vous le savez déjà, malgré un départ houleux expliqué par un temps d’adaptation, la révolution industrielle a permis d’apporter de grands changements aussi bien dans les conditions de vie au travail, que dans les conditions de vie et codes sociaux.

C’est ce qui se joue actuellement, 2020 a été une année de transition entre ce que nous avions connu jusqu’à hier et le fameux “future of work” que nous construisons maintenant.

L’année 2020 : un tournant majeur et historique

Qu’on soit un dirigeant d’entreprise, un responsable ressources humaines, un ouvrier ou un stagiaire, nous avons tous vécus l’année 2020 comme une réécriture de l’histoire. Tout comme nos ancêtres ont pu le vivre lors de la révolution industrielle du XIXe siècle. Une fois encore, c’est un modèle organisationnel, présent depuis deux siècles, qui s’est vu être réécrit pour coller au climat social dans lequel nous étions l’an dernier.

Jusqu’à mars 2020, de nombreuses entreprises employaient une politique stricte, voire fermée, sur le télétravail. Une politique, parfois justifiée par un manque de confiance de la part des dirigeants et des managers qui peuvent ressentir une perte de contrôle lorsque l’équipe n’est pas présente physiquement.

La transformation numérique et l’émergence des nouveaux outils

Vous l’aurez compris, la révolution industrielle s’est aussi développée grâce à l’arrivée de nouveaux outils de production, obligeant les ouvriers agricoles à se former à de nouvelles méthodes de travail. La pénibilité au travail a été réduite grâce à la production et mise en service de machines dédiées à la production, apportant ainsi une évolution sociale. 

Les métiers ont évolué, les ouvriers ont dû apprendre et former les équipes, tout comme nous aujourd’hui avec les progrès techniques.

Internet et sa 4G/5G, Trello, LinkedIn, Slack, tous ces outils qui nous accompagnent au quotidien sont des alliés que nous exploitons pour pouvoir mener à bien nos tâches. Désormais les fonctions de manager et superviseur sont repensées, les équipes sont interconnectées entre elles, en un clic, nous pouvons suivre l’avancée d’un projet et transmettre de nouvelles idées et missions aux équipes facilement. 

Le “Teamisme” est un néologisme né d’un constat, de l’anglais “Team” qui signifie “équipe”, c’est un modèle sur lequel chaque membre de l’équipe représente les maillons d’une chaîne. Comme dit précédemment, cette chaîne trouve sa force à partir des compétences et des fonctions de chacun, chaque membre dispose d’une force qu’il peut mettre à contribution dans la réalisation des missions.

Aujourd’hui on parle de missions et plus seulement pour des freelances/auto-entrepreneurs. On confie des missions à l’équipe qui permettent de réaliser des objectifs, le télétravail permet d’arborer une certaine souplesse sur les timings imposés. 

Pourquoi parler de “Teamisme” ?

Comme le rappelle l’Académie française, le suffixe -isme est employé avec les mots qui ont pour but d’illustrer les pensées philosophiques ou politiques. Et encore une fois, le XIXe siècle a été le précurseur de ce mouvement. Le radical peut être un adjectif, un nom commun ou encore un nom propre.

Parmi les noms propres, on peut citer différentes organisations du travail qui puisent leur nom de leur instigateur :

• le taylorisme qui vient de Frédéricks Winston Taylor, 
• le fordisme d’Henri Ford, 
• le toyotisme qui est né du modèle de Toyota.

À cela s’ajoute le “teamisme”, cette nouvelle façon de manager et leader une équipe dans une ère où la transition numérique et le contexte sanitaire nous pousse jour après jour à repenser l’organisation du travail de demain.

La fonction RH a un rôle à jouer dans cette nouvelle organisation

Avant la pandémie, deux indicateurs étaient à prendre en compte pour juger la pérennité d’une entreprise : sa rentabilité et l’offre et la demande sur le marché.

Mais les temps ont changé et un troisième facteur à fait son apparition.

L’humain : un troisième facteur majeur dans la stratégie des entreprises 

Mais après un an de mutation accélérée suite au COVID-19, les tendances ont changé, un nouveau facteur est à prendre en compte dans l’équation, celui de l’Humain, bien qu’il ait toujours été présent, désormais, il est à mettre au cœur de sa stratégie de gouvernance. 

Aujourd’hui, nous devons faire face à des humains qui ont des besoins et qui veulent y répondre, notamment dans leur vie professionnelle. 

Un constat qui peut expliquer que 74% des salariés appréhendent le retour au bureau comme le révèle l’étude réalisée par OpinionWay et publiée quelques jours avant la fin du télétravail à 100%. Une sonnette d’alarme tirée à destination des professionnels RH qui doivent désormais trouver un juste équilibre pour améliorer la qualité de vie au travail pour convaincre les talents de rester.

En effet, si les entreprises n’adoptent pas une stratégie de gouvernance mettant l’humaine et le collectif au cœur de ses décisions, elles se retrouveront lésées de leurs talents qui préféreront partir ailleurs. Certains secteurs connaissent une pénurie dans leurs recrutements parfois liés à une organisation trop désuète qui peut freiner les candidats à postuler. 

Travail hybride : les entreprises doivent s’adapter au Future of Work

Après une année de travail à distance, les salariés ont vu l’organisation du travail sous un autre œil, celui d’être plus flexible dans la répartition de ses journées. Nous sommes désormais mieux organisés, nos journées ne sont plus rythmées par le stress et l’angoisse de nous retrouver coincés dans les bouchons ou les transports par exemple.

Mais cela doit rester cadré pour éviter la surcharge de travail provoquée par une sollicitation à n’importe quelle heure. 

Avant la séparation était claire (en théorie), une fois sorti de l’entreprise, la journée était finie. En télétravail, difficile de définir quand elle débute et quand elle se termine. Le droit à la déconnexion est encore plus fort et plus important dans ce contexte.

C’est là que la fonction RH joue un rôle plus qu’important, elle doit instaurer un dialogue social pour veiller au bien être et améliorer la qualité de vie au travail. Rassurer les salariés, c’est également prendre en compte leurs besoins et leurs avis pour les inclure dans le processus décisionnel, on peut parler de leadership partagé et collectif. 

Comme nous le disions dans notre article dédié à récompenser l’ancienneté de ses salariés, l’un des enjeux de la fonction RH est de “remettre l’humain au centre des politiques RH et managériales”(Deloitte dans son étude Tendances RH 2019,)

La flexibilité au coeur de ce remaniement organisationnel

Lorsque l’on parle de remaniement, on parle de changement, de révision, de correction. C’est ce dont le monde du travail a besoin après une année d’évolution provoquée par le COVID-19. Une restructuration du monde du travail provoquée par un élément externe mais qui sera inscrit dans les livres d’histoire des futures générations.

Les entreprises doivent apprendre à adopter une sorte de modèle hybride permettant d’apporter un équilibre entre présentiel et distanciel. C’est-à-dire, laisser la possibilité aux salariés de revenir certains jours au bureau et leur laisser la possibilité de travailler d’où ils le souhaitent.

En un an, les salariés ont gagné en liberté, leur imposer un retour à 100% reviendrait à les brider d’une liberté dont ils ont profité. Pour les 30% d’entreprises qui souhaitent adopter à retour au bureau complet après la crise, cela pourrait constituer une grave erreur et jouer en leur défaveur en provoquant la fuite de leurs talents. Néanmoins, 69% des RH sondés par une enquête de l’ANDRH souhaitent pérenniser le télétravail dès la rentrée 2021.

C’est une véritable stratégie qui est à adopter, pouvoir impliquer un tel modèle en fonction des entreprises peut devenir un véritable challenge, mais c’est une véritable nécessité.

Comment instaurer ce modèle organisationnel pour les métiers liés à la restauration, l’hôtellerie ou la vente ? C’est une véritable révolution que le monde connaît.

Le Teamisme, un modèle qui comporte des inégalités

Vous l’aurez compris, le Teamisme puise sa force sur les révolutions passées ayant laissé une trace majeure dans la construction de notre société. Cette ère est la suite logique de la révolution industrielle survenue deux siècles auparavant et à la révolution numérique survenue au début des années 2000. Malgré l’arrivée des nouvelles technologies qui nous ont permis d’automatiser certaines tâches et actions et qui nous ont permis de redéfinir nos objectifs, certains secteurs ne changeront pas. 

Au sein même d’une même entreprise, des inégalités liées aux fonctions de chacun peuvent apparaître. Tandis que l’employé administratif peut organiser sa semaine entre télétravail et présentiel, l’ouvrier quant à lui ne pourra pas profiter de ce modèle.

C’est encore une fois aux services RH et à la direction de trouver le juste milieu afin de préserver leurs talents présents sur le terrain.

Ce qu’il faut retenir :

L’avant COVID-19 est révolu dans l’organisation du travail. Tout comme nous l’avons connu avec la révolution industrielle du XIXe siècle, le monde du travail a connu un bouleversement pour le moins bénéfique.

Le modèle du Teamisme trouve sa place, tout comme le taylorisme, le fordisme et le toyotisme par le passé.

La fonction RH va jouer un rôle majeur dans cette restructuration de l’organisation en instaurant un dialogue social avec les salariés afin de développer une stratégie de travail hybride qui perdurera dans les années à venir.