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đŸ‡«đŸ‡· Pourquoi la souverainetĂ© numĂ©rique française Ă©choue ? Le vrai problĂšme : le manque de coopĂ©ration

Dans cette vidĂ©o de l’émission Underscore_ (qu’on adore), Quentin Adam pose un constat intĂ©ressant sur la souverainetĂ© numĂ©rique française. Lien de l’intervention ici : Ce que les USA ont compris sur le cloud (et pas nous)

Alors que 72 % du budget cloud français est captĂ© par des acteurs amĂ©ricains, la France – pourtant terre d’innovation numĂ©rique – semble avoir perdu la bataille du cloud et de l’IA. 

Mais pour Quentin Adam, CEO de Clever Cloud, l’échec n’est pas technologique. Il est culturel et structurel.

“Le problùme en France, ce n’est pas qu’on ne sait pas faire. C’est qu’on ne sait pas travailler ensemble.”

đŸ€ Un Ă©cosystĂšme fragmenté  et concurrentiel

La France compte des acteurs solides : OVH, Scaleway, Clever Cloud, Rapid.Space
 Des entreprises capables de bùtir une alternative européenne crédible aux hyperscalers américains. Pourtant, chacun avance seul, souvent en concurrence directe, sans synergies industrielles réelles.

“On manque de vĂ©locitĂ© industrielle. Les AmĂ©ricains collaborent mĂȘme entre concurrents : Apple paye Google pour ĂȘtre son moteur de recherche. En France, on prĂ©fĂšre dire ‘je vais le faire moi-mĂȘme’ plutĂŽt que ‘et si on construisait ensemble ?’”

🛑 Une dĂ©fiance institutionnelle tenace

À cela s’ajoute une mĂ©fiance de l’État vis-Ă -vis des startups technologiques françaises. Des projets souverains comme Cloudwatt ou Numergy ont Ă©chouĂ© aprĂšs avoir Ă©tĂ© confiĂ©s Ă  des consortiums pilotĂ©s par des grands groupes gĂ©nĂ©ralistes, sans soutien aux acteurs rĂ©ellement innovants.

“Quand l’État finance un cloud, il finance des intĂ©grateurs, pas des Ă©diteurs. RĂ©sultat : des centaines de millions brĂ»lĂ©s
 et l’image que les Français sont ‘nuls en cloud’. Alors que ce sont toujours les mĂȘmes qu’on finance.”

đŸ§± La souverainetĂ© ne se dĂ©crĂšte pas, elle se construit

Pour Quentin Adam, la souverainetĂ© numĂ©rique ne passera pas par un seul champion, mais par un tissu d’acteurs spĂ©cialisĂ©s, alignĂ©s, complĂ©mentaires, qui collaborent.

  • Partager les briques logicielles.
  • Bundler les services entre clouds français.
  • CrĂ©er des alliances de confiance plutĂŽt que des silos.
  • Impliquer les acteurs tech dans les dĂ©cisions stratĂ©giques.

C’est Ă  cette condition que la France – et plus largement l’Europe – pourra peser dans les nĂ©gociations mondiales, protĂ©ger ses donnĂ©es, et dĂ©fendre sa propre vision de l’IA et du numĂ©rique.

“Ce qu’il nous manque, c’est un rĂ©flexe industriel de coopĂ©ration. Tant qu’on ne saura pas faire bloc, on sera condamnĂ©s Ă  l’importation.”

Et si la souverainetĂ© europĂ©enne, ce n’était pas (seulement) une question de technologie, mais une question de confiance entre ses propres acteurs ?

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